Le monde sédentaire et urbain choisit pour construire des matériaux sécurisants, c’est-à-dire avant tout peu inflammables. Il favorise les éléments se prêtant à une production artisanale rationalisée puis au développement d’une fabrication à échelle industrielle.
Au 19ème siècle, avec les travaux d’urbanisation et de transformation de Paris menés par Haussmann, l’un des codes de la toiture traditionnelle rurale est privilégié : l’ardoise. Un matériau minéral résistant au feu et déjà traditionnellement utilisé sur les toits de monuments exceptionnels.
Conjointement à ce matériau noble, un matériau économique et moderne est intégré à l’échelle de toute la capitale : le zinc, symbole du toit urbain moderne.
De la rencontre de ces deux matériaux nait l’esthétique rationnelle des immeubles parisiens construits entre 1850 et 1914, d’aspect homogène à l’échelle de la ville presque tout entière.
Ces choix et emplois de matériaux permettent d’optimiser une forme de toiture déjà largement utilisée précédemment, dans le quartier du Marais par exemple : le comble brisé, qui prendra plus tard le nom de comble à la Mansart. Il permet de construire des immeubles d’étroit ou très large sans changer les proportions de la toiture visibles en façade.
L’immeuble de type haussmannien de 5 étages peut également être habité au 6ème grâce à une optimisation de l’inclinaison des pentes de toiture.
Le toit de Paris contribue ainsi au projet d’Haussmann « Paris embellie, Paris agrandie, Paris assainie ».
Sources : Encyclopédie des Métiers, L’art du Couvreur, Paris, 1982. Édité par la Librairie du Compagnonnage, article rédigé à partir des textes d’André Lerhoi-Gourhan